Les vêtements usagés constituent un énorme marché, qui peut même être assez lucratif. Les boîtes de dons et les endroits où déposer les vêtements dont on ne veut plus abondent. Malheureusement, la plupart de ces endroits, incluant les centres de recyclage municipaux, n’acceptent pas les vêtements usés, défraîchis, troués, tachés ou abîmés.
Que peut-on faire avec ces vêtements trop usés pour être donnés dans les friperies (merci Sandra pour la question!)? C’est un problème auquel j’ai souvent été moi-même confrontée. Je les mets quand même au recyclage? Je les apporte quelque part? Je les jette?
Non, le destin de ces vêtements n’est pas inéluctablement de finir au site d’enfouissement. Plusieurs options s’offrent à nous! Que vous ayez le temps de bricoler ou non, vous trouverez ici six façons de revaloriser et de réutiliser ces vêtements usés.
1. S’inspirer de l’art japonais
Je suis en admiration devant l’ingéniosité et la simplicité de la culture japonaise. Plutôt que de jeter les vêtements usés, vous pouvez vous en servir pour réaliser ces deux objets très pratiques.
Le furoshiki
Les foulards, nappes, linges, draps et autres textiles assez grands peuvent être recyclés en furoshikis. Ces derniers sont des morceaux de tissus qui servent à emballer les cadeaux, les courses, etc. Pas besoin de talents particulier; une paire de ciseaux fera l’affaire. Bien sûr si vous pouvez coudre les bords, c’est un bonus, mais ce n’est pas absolument nécessaire. Vous trouverez une multitude de techniques de pliage, des plus simples aux plus compliquées, sur YouTube.
La tawashi
La tawashi est une éponge faite avec de vieux vêtements. On peut utiliser des bas collant, des bas, des manches de T-shirt, des leggings, etc. Tout ce qui permet de faire des anneaux Elles sont très faciles à réaliser. Il vous faudra faire une petite planche avec des clous, mais ensuite vous pouvez faire autant de tawashi que vous voulez!
Cliquez ici pour apprendre comment les réaliser, étape par étape.
2. Faire encore plus de bricolage pour la maison
Alors là, ce n’est pas le choix qui manque! Vous pouvez laisser votre imagination vous guider. Voici quelques idées glanées ici et là :
- Des carrés de coton recouverts de cire d’abeille pour emballer les aliments;
- Des couvre-plats cousus (ou maintenus) avec un élastique;
- Du linge à poupées ou à marionnettes;
- Du rembourrage de coussin;
- Des mouchoirs de poche, des guenilles, des essuie-tout, des filtres, etc. Il suffit de les découper!
Certains de ces projets nécessitent de savoir utiliser une machine à coudre. Vous ne savez pas coudre? Ici à Montréal, le Loft Créatif offre des ateliers de couture. Il s’y tiendra aussi bientôt un party de troc de vêtements avec Dress Me Up, une entreprise de mode qui récupère des bouts de tissu pour en faire de nouveaux vêtements. Les vêtements n’ayant pas trouvés preneurs seront utilisés à cette fin.
3. En faire don à Certex
Si le bricolage n’est pas votre tasse de thé, il est possible de faire don de vos vêtements usés à Certex, un des plus gros centres de tri de textiles au Québec, aussi entreprise d’économie sociale sans but lucratif. Chaque année, Certex reçoit plus de 6000 tonnes de vêtements. Ceux en bon état sont vendus dans leurs friperies (à Saint-Hubert et Laval) ou sont exportés en lot dans d’autres pays.
Pour ce qui est des vêtements usés, ils sont avant tout transformés en chiffons. D’autres sont exportés pour être défibrés et réutilisés. Certex travaille également en partenariat avec des chercheurs universitaires pour développer de nouvelles façons de métamorphoser ces textiles, par exemple pour les décomposer dans une champignonnière. Pour être utilisables, vos vêtements usés doivent être fait d’au moins 60% de coton ou de viscose. Les imperméables sont aussi recherchés. Je vous reparle de Certex très bientôt dans un autre article!
4. Dénicher des artistes locaux qui recyclent le textile pour créer
Plusieurs artistes réutilisent les textiles pour les transformer en nouveau vêtement ou accessoire. Vous en aurez de beaux exemples lors du Défilés des Décousus organisé par Certex, un événement visant à amasser des fonds pour la recherche sur le recyclage. Lors de ce défilé, qui aura lieu le 25 avril 2018, des écodesigners québécois.es vous dévoileront leurs collections faites avec des vêtements recyclés.
De la même façon, peut-être est-il possible de trouver des artistes de votre coin qui récupèrent les textiles? Par exemple, une amie à ma sœur fait des sacoches avec des jeans usagés. Pour trouver ces personnes dans votre ville, rien de mieux que Facebook. Il existe plein de groupes qui s’organisent par ville, thème, intérêt, etc. Vous pouvez aussi lancer votre recherche sur les groupes zéro déchet ou tout simplement poser la question à vos contacts. Cela vous permettra sûrement de trouver quelques âmes créatrices qui seraient heureuses de vous départir des tissus qui ne vous servent plus.
Et si le cœur vous en dit, il existe une multitude de tutoriels en ligne pour faire vos propres créations, comme celui-ci!
5. Les apporter dans un H&M
Certains magasins offrent de vous débarrasser de vos vêtements usés. H&M offre un programme de récupération de textiles, une initiative qui fait partie de sa campagne H&M Conscious. Les tissus amassés peuvent être transformés pour de nouvelles collections (vêtements et accessoires) ou des produits tels des chiffons.
De plus, les articles trop usés pour être réutilisés pourront être recyclés. Réduits en fibres, ils serviront à créer des produits tels des matériaux d’amortissement ou isolants pour l’industrie automobile. Tous les profits des ventes de ces fibres sont investis en recherche et développement sur le recyclage. D’accord, H&M n’est pas un modèle de durabilité, mais j’apprécie quand même ce type d’initiatives.
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Et voilà pour mes suggestions aujourd’hui! Vous en avez d’autres? N’hésitez pas à nous les laisser dans les commentaires ci-dessous!
20 décembre 2020
Bonjour, est-ce qu’il y a maintenant un organisme/compagnie qui utilise les fibres de vêtements/tissus usés, puisque plusieurs pays n’en veulent plus? Ça m’ennuie vraiment de jeter ce qui est encore bon ici et là.
Bonjour Mariella, je n’en connais pas encore. Le problème au Québec c’est que les matériaux de rembourrage, que ce soit pour des sièges de voiture ou des manteau, doivent être neuf, ce qui ralentit beaucoup les incitatifs pour innover dans ce domaine, malheureusement. Même si une compagnie trouve comment réutiliser les fibres, les débouchés sont presque inexistants… je garde un oeil là-dessus et si jamais je vois quelque chose, je vous reviens avec une réponse!
Bonjour,
Je cherche un endroit dans les Laurentides, ou même Laval, car Certex n’opère plus sur la Rive-Nord.
Connaissez-vous un endroit qui récupère vêtements ou chaussures usés?
Merci beaucoup,
Patricia
Bonjour Patricia, je suis désolée de ne pas avoir vu votre message plus tôt! Dommage pour Certex sur la Rive-Nord, je ne savais pas. Je ne connais pas les ressources dans votre région. Je vais faire un appel sur ma page Facebook – j’aurai peut-être une réponse à vous donner!
Pour avoir des idées , pour arrêter de tout refuser en matière de textile regarder Recyclage extrême au canal (647)Ici Explora
Merci pour la suggestion!
Vraiment intéressant!
À Sherbrooke, il y a Récupex, qui a des bacs un peu partout en Estrie. Les artisans font toutes sortes de beaux objets avec les vêtements, souliers, sacoches… Personnellement, je m’en vais dans la Ville de Québec et je cherche un endroit du même genre que Récupex… Merci et bonne journée !
Merci pour cette info!
[…] vous ai déjà parlé de Certex dans cet article : « Que faire avec vos vêtements trop usés pour être portés? » Aujourd’hui, j’avais envie de vous en dire un peu plus sur l’organisme et aussi de vous […]
Si on rapporte de vieux vêtements à l’Armée du Salut il est possible d’obtenir un bon d’achat. Il me semble que c’est 10$ utilisable à partir de 25$ d’achats.
Sinon Kinsu est une entreprise québécoise qui revalorise le dénim en des pièces très cool.
Je cherche a acheter des napperons en materiel… Ca nexiste plus. Quelqu’un en fait ? Et a un prix abordable ?
J’adore les marchés artisans pour trouver ce genre de trucs! Je vais faire une petite recherche et je vous revient là-dessus!
Réduire en guenilles et tisser le tout en tapis, en napperons, etc.! Ce savoir se partage bien souvent dans les cercles de fermières.
Wow! Super article c’est donc intéressant!
Bravo pour toutes les recherches!