Voici un excellent guide de départ sur la beauté qui s’adresse avant tout à celles et ceux qui ont à cœur le bien-être animal. Je l’ai beaucoup apprécié pour les réflexions que l’auteure propose, les listes de produits recommandés, l’étendu des sujets couverts (du maquillage aux vêtements en passant par les tatous) et les recettes DIY.

Marie-Noël Gingras et la vie sans cruauté

L’auteure, Marie-Noël Gingras, travaille dans le domaine des communications. C’est aussi une blogueuse qui a son propre blogue, Vivre sans cruauté. Vous l’aurez deviné, elle est végane, c’est -à-dire qu’elle ne mange ni n’utilise de produits animaux. Cela inclut la viande, les œufs et les produits laitiers, mais aussi la laine, le cuir et le duvet, par exemple. En plus d’encourager un style de vie sans cruauté, elle dénonce les tests sur les animaux dans l’industrie cosmétique, encore permis à plusieurs endroits. Elle a également contribué au livre le Défi végane 21 jours d’Élise Desaulniers (2016) dont je vous parlais dans cet article.

La beauté sans cruauté, Marie-Noël Gingras

La beauté sans cruauté est séparé en cinq chapitres. Celui sur le ménage est minuscule; en gros, il s’agit d’éviter les produits testés sur les animaux et de favoriser des produits certifiés comme ceux de la compagnie québécoise Attitude. Sinon, les quatre autres chapitres, plus substantiels, portent sur les cosmétiques, la « beauté verte », la mode et sur les recettes à faire soi-même.

Un guide pratique

Dans le premier chapitre, qui traite des tests sur les animaux, j’ai particulièrement apprécié la liste de logos à rechercher. Je suis habituée aux logos bio, mais j’ai moins l’habitude de rechercher ceux concernant les animaux. Avec raison, l’auteure nous rappelle toutefois que ce ne sont pas toutes les compagnies qui vont chercher une certification. Elles coûtent chères et peuvent prendre du temps à obtenir. Le mieux reste toujours de savoir de qui vous achetez, ce qui peut se faire en favorisant les circuits courts.

La beauté sans cruauté, Marie-Noël Gingras

Photo : Ethical Elephant

Ces derniers peuvent inclure des produits faits au Québec, comme ceux que je vous présente régulièrement sur mon blogue. Ainsi, j’ai été très heureuse de retrouver dans sa compilation des meilleures marques canadiennes la compagnie Idoine que j’adore, les produits BKIND et les produits pour les cheveux Oneka, que j’utilise régulièrement.

Je croyais que le deuxième chapitre, intitulé « La beauté verte », traiterait d’environnement, mais l’auteure y aborde plutôt de questions de santé ou encore de slow beauty. Marie-Noël Gingras rappelle que de plus en plus de gens demande des produits de beauté écoresponsables et que finalement, oui, c’est maintenant officiellement glamour. Au-delà de cette qualité somme toute passagère, cette beauté verte est surtout réfléchie et nécessaire; quand on connaît tous les produits cancérigènes et potentiellement toxiques contenus dans la plupart des produits de beauté vendus par les grandes marques internationales, on peut faire de meilleurs choix.

Produits Idoine, La beauté sans cruauté, Marie-Noël Gingras

Je vis une histoire d’amour avec les produits Idoine.

La mode et les animaux

Je passe sur le chapitre 3, dont j’ai parlé plus haut, et je saute au chapitre 4, qui porte sur la mode, cette industrie parmi les plus polluantes de la planète. L’auteure nous y donne des descriptions du sort réservé aux bêtes qui finissent en manteaux ou en oreillers. Les arguments sont solides et assez convaincants. Elle parle aussi d’alternatives au cuir, comme par exemple le cuir de fibres recyclés, le piñatex (cuir d’ananas) qui arrivera sous peu au Québec (yé!), le cuir de liège, dont je vous parle bientôt, et le cuir végétal. J’ai trouvé un peu moins convaincants les arguments contre la fourrure recyclée, qui peut être en fait un mélange de retailles neuves et de fourrures réutilisées.

Sacs Ethic, La beauté sans cruauté, Marie-Noël Gingras

Les Sacs Ethis, par exemple, proposent des sacs à main en cuir de liège. Photo : Sacs Ethic

Dans ce chapitre, j’aurais vraiment aimé en lire un peu plus sur la mode éthique, qu’elle ne mentionne que très brièvement au passage. En effet, la cruauté ne s’applique pas qu’aux animaux dans cette industrie gargantuesque, malheureusement.

Réflexions et recettes

Le dernier chapitre porte le titre « Sans cruauté de la tête au pied ». Après quelques réflexions un peu pêle-mêles, mais quand même utiles sur des sujets aussi variés que l’alimentation, les besoins du corps, l’épilation (?), l’acceptation de soi et plus, l’auteure nous fournit une liste de recettes à faire soi-même. Exfoliant pour le corps au café, mascara naturel, nettoyant tout usage, assouplisseur de tissu et autres m’ont bien inspirée. J’aurais aimé en avoir encore plus!

Finalement, j’ajouterais que les annexes sont très intéressantes et que j’y ai découvert plusieurs ressources que je ne connaissais pas, comme les boîtes mensuelles de produits véganes et des bonnes adresses pour trouver des produits sans cruauté et écoresponsables.

La beauté sans cruauté, Marie-Noël Gingras

Photo : PETA

Au final, malgré des sources souvent secondaires et des opinons un peu rapides présentées comme des faits et qui mériteraient d’être approfondies (je pense par exemple aux sacs de plastiques biodégradables qui ne sont pas une bonne option), j’ai beaucoup aimé le ton nuancé, amical et sans jugement de l’auteure. Elle nous rappelle d’être bons envers soi-même et aussi que les changements n’ont pas besoin de se produire en un seul jour. Si je ne comprends pas toujours les critères qui lui font inclure certains produits dans ses listes (je pense par exemple à certains cosmétiques québécois faits en Chine…), j’ai aimé leur côté très pratique qui nous faire dLa beauté sans cruauté, Marie-Noël Gingrasécouvrir de nouvelles marques.

En résumé

Somme toute, il s’agit d’un très bon guide de départ pratique, comme le titre l’annonce, qui m’a donné le goût de mettre encore un peu plus d’effort dans ma quête de consommation écoresponsable.

Marie-Noël Gingras, La beauté sans cruauté. Petit guide pratique, Montréal, Les Éditions du Trécarré, 2018, 172 p.

 

Photo de la page couverture : Vivre sans cruauté