Pendant de nombreuses années, la communauté universitaire s’est surtout penchée sur l’aspect scientifique des changements climatiques. On comprend mieux maintenant que les solutions doivent provenir non seulement des sciences et technologies mais également des autres disciplines qui contribuent elles aussi à éclaircir cette situation extrêmement complexe qu’est la crise environnementale. Les disciplines qui étudient différents aspects de la communication ont un rôle majeur à jouer.

Mon approche se situe à un carrefour interdisciplinaire qui puise aux théories discursives, à la rhétorique de l’argumentation et à des questions littéraires. Je m’intéresse dans un premier temps à l’étude de l’imaginaire environnemental. Quelles images, quelles métaphores nous servent pour comprendre et expliquer notre relation au monde naturel et pour justifier nos actions envers l’environnement? Quels rôles jouent les récits, fictifs ou réels, sur cet imaginaire? Je me suis plus particulièrement intéressée à la littérature québécoise, tant la fiction que la littérature d’idées.

Dans un deuxième temps, je travaille à mieux comprendre les différents discours environnementaux qui composent ce grand ensemble appelé « environnementalisme » et à identifier ce qui les distingue. Ce travail de décodage, presque de traduction, aide à saisir ce qui motive les gens à opter pour le changement ou le statut quo. Une fois replacée dans l’histoire des idées sur l’environnement, ces discours deviennent plus clairs; on distingue alors non plus des milliers de discours mais plutôt des familles d’idées qui reposent sur des conceptions particulières de l’environnement.

Finalement, la nouvelle rhétorique, ou rhétorique de l’argumentation, complète ces analyses littéraires et discursives. Elle permet de mieux comprendre les logiques sur lesquelles se fondent ces discours. En effet, il existe différentes façons de bâtir un argumentaire ainsi que différents types de logique. Ces analyses permettent de bâtir un argumentaire plus solide, en dialogisme avec les autres discours plutôt qu’en opposition ou en isolation. Elles favorisent donc le dialogue et la recherche de solutions durables, tout en faisant apparaître les valeurs sur lesquelles se construisent les discours.

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