Marianna Velenosi de la maison Velenosi Ascoli Piceno était de passage à Montréal cette semaine. Elle en a profité pour présenter les vins de la maison Velenosi à un groupe de chroniqueurs et journalistes rassemblés au restaurant Da Vinci par l’agence Montalvin.

Avec une grande gentillesse et dans un français impeccable, Marianna Velenosi a répondu à nos questions et nous a présenté l’histoire de sa famille et de sa région, Les Marches. Surtout, elle nous a fait découvrir leurs vins étonnants, excellents et plus qu’abordables.

Voici cinq raisons pour lesquelles je crois que les vins des Marches et de la maison Velenosi sont appelés à devenir de plus en plus populaires. À nous d’en profiter pendant que le secret est encore bien gardé et les prix tout petits!

La table était mise au restaurant italien Da Vinci!

Raison #1. Les Marches, une merveilleuse région à découvrir

Si les Pouilles ont joui d’une belle visibilité dans les dernières années, la région des Marches (Le Marche, en italien) pourrait bien être la prochaine à se faire une place dans le cœur des buveurs de bons vins et ce pour plusieurs raisons.

Situées dans le centre-est du pays, Les Marches bordent la mer Adriatique et voisinent la Toscane, située au nord-ouest, et les Abruzzes, au sud. Entre mer et montagnes, la région profite de conditions idéales pour la viticulture, que ce soient des bons écarts de températures entre le jour et la nuit, l’ensoleillement et la chaleur estivale ou encore les vents frais et marins qui procurent minéralité et acidité aux vins.

Située entre mer et montagnes, cette région est tout en relief.

Les Marches produisent environ 0,8 million d’hectolitres par an (Hl/a) sur les 50 millions produits en Italie. C’est une part modeste du marché, surtout comparée à celle de la Toscane et du Piedmont (4M Hl/a) ou encore à celle de la Vénétie (9M Hl/a). N’empêche, la maison Velenosi Ascoli Piceno est la deuxième plus grande productrice familiale de la région, avec 2,3 millions de bouteilles par année, exportées dans 54 pays. Heureusement pour nous, le Canada est sur cette liste!

Raison #2. Des trésors cachés à des prix d’amis 

Parce que la région des Marches est encore méconnue (mais sûrement plus pour longtemps), que son industrie vinicole est jeune et qu’elle compétitionne avec de gros joueurs, on y retrouve des trésors à petits prix. Même si ses vins tardent à se faire connaître, beaucoup de progrès ont été réalisés depuis quelques décennies.

Par exemple, toute la tablée de chroniqueurs a été impressionnée par le Pecorino bio 2018 (15,95$), qui n’est malheureusement pas encore disponible au Québec. « Pourquoi? » s’est-on demandé! Avec ses notes d’agrumes et d’herbes, il est plein de fraîcheur. Il a une belle structure, beaucoup de rondeur et se termine sur une agréable finale qui rappelle l’amande. J’espère qu’on pourra bientôt le déguster par ici!

Ce Pecorino biologique a gagné mon coeur.

Quant aux vins qui sont disponibles en SAQ, bonne nouvelle pour nous : ils sont plus qu’abordables eux aussi. Ainsi, le bestseller de la maison, le Brecciarolo 2017, est vendu à 14,60$ et aussi offert en magnum à seulement 24,85$! En termes de rapport qualité/prix, il est difficile de faire mieux.

Raison #3. Des vins uniques

Certains vins sont génériques alors que d’autres sont uniques. Ceux de la maison Velenosi appartiennent à la deuxième catégorie. S’ils sont si bons, c’est aussi que Dame Nature coopère. En effet, des microclimats caractérisent cette région de l’Italie, permettant à une belle variété de cépages de s’y épanouir.

Résultat : des classiques italiens comme le verdicchio en blanc (parfois appelé le Chablis de l’Italie) côtoient des cépages autochtones tels les trebbiano, passerina et pecorino.

Du côté des rouges, le sangiovese (30%) se mélange au montepulciano (70%) pour créer le Rosse Piceno dont nous avons pu goûter trois variétés, dont un bio, un supérieur et un champion, le Roggio del Filare 2016, récipiendaire de nombreux prix.

Il a notamment été classé 4e meilleur vin rouge d’Italie par un populaire magazine italien aux côtés de vedettes comme le Solaia et le Tignanello (qui se vendent dans les trois et quatre chiffres, soit au moins dix fois plus chers)! Tout un exploit pour une maison si jeune et pour un vin à 32$, que vous feriez bien, d’ailleurs, de conserver dans votre cave plusieurs années.

Le Larcrima, avec son bouquet de roses et de violettes, ne manque pas de tannins ni de personnalité! Un vin unique qui surprendra à coup sûr.

Raison #4. Les vins Velenosi, une affaire de femmes

On voit de plus en plus de femmes s’engager dans le milieu du vin, un peu partout à travers le monde (dieu merci). Terminé, le temps où ce secteur était réservé aux hommes? Pas tout à fait, mais on voit que les temps changent, ne serait-ce que par la présence de plus en plus fréquentes de femmes dans l’industrie.

Les femmes de la famille Velenosi donnent un bel exemple de cet entreprenariat au féminin en Italie. En 1984, Angela Velenosi, 20 ans, vient tout juste de se marier. Elle décide avec son mari d’exploiter les 9 hectares de vignes qui se trouvent sur leur terrain. Partant de rien, ils commencent à faire du vin d’abord pour les amis et la famille, avant d’embouteiller et de commercialiser leurs premières bouteilles, soit le Brecciarolo et le Falerio.

Le Brecciarolo est l’un des deux premiers vins produits par Velenosi.

35 ans plus tard, Angela Velenosi est encore au poste et reconnue comme une leader dans le domaine du vin en Italie. Elle a notamment été présidente du Consorzio dei Vini Pecini en 2014 qui réunit plus de 40 producteurs de cette région. De plus, ses vins ont remporté de nombreuses distinctions au fil des années.

Sa fille Marianna fait maintenant partie de l’équipe, qui compte aussi dans ses rangs de grands noms comme l’œnologue Attilio Pagli. Cette nouvelle recrue représente notamment la maison à l’étranger tout en s’occupant du marketing et d’administration. Elle est une excellente ambassadrice pour une nouvelle génération de vigneronnes inspirantes et professionnelles.

Avec la très sympathique Marianna Velenosi qui était de passage à Montréal pour présenter les vins de la maison Velenosi Ascoli Piceno.

Raison #5. Une philosophie centrée sur la terre

La dernière et non la moindre des raisons pour prédire un bel avenir aux vins des Marches et de la maison Velenosi a trait à leur philosophie écoresponsable près de la terre mais aussi de ma génération.

Déjà, 50% du domaine est certifié biologique, une transition initiée il y a huit ans. Leur but est de devenir bio à 100%. Si chez certains vignerons on peut clairement déceler de l’opportunisme, ce n’est pas le cas ici. La motivation est authentique et honnête.

Ainsi, le virage en est un complet, de la viticulture en passant par les récoltes manuelles et jusqu’aux étiquettes des bouteilles, faites de matières recyclées. Même les bouchons proviennent de sources durables. De plus, tout le vignoble fonctionne aux énergies renouvelables.

Déjà 50% du domaine est en culture biologique, mais la maison Velenosi compte bien continuer la transition jusqu’à ce que 100% du domaine le soit.

Selon Marianna Velesoni, la principale difficulté liée à ces nouvelles façons de faire se trouve du côté des consommateurs. Ces derniers ne seraient pas encore prêts à payer davantage pour les vins bio. Au Québec, ce secteur est en pleine explosion et les consommateurs recherchent de tels produits, mais ce n’est pas le cas partout.

Espérons que la tendance mondiale prendra la même direction qu’au Québec.

Les vins

Voici quelques-uns des vins dégustés que je vous recommande sans hésiter. Encore une fois, j’aimerais souligner l’excellent rapport qualité/prix de ces vins qui m’ont beaucoup impressionnée.

Le Verdicchio di Castelli di Jesi Querci Antica 2018 (code SAQ 11155665 | 15,25$) est disponible en approvisionnement continu. Au nez, il se révèle assez vert, avec des notes de poivron et d’herbe. En bouche, le fruit se libère, notamment avec des notes de pommes vertes et, en finale, d’amandes. Il accompagne à merveille des crevettes.

Le Villa Angela Pecorino Falerio DOC (code SAQ 11155673 | 17$) est fait à 100% de pecorino. Poussant dans les montagnes et bien appréciés des chèvres et des moutons (le cépage tient son nom de ce fait anecdotique), ces raisins ont été redécouverts il y a 30 ans. L’altitude à laquelle ils poussent leur procurent une belle minéralité saline et une fraîcheur remarquable. Ses notes incluent les fruits exotiques, le jasmin et les agrumes. Il devrait arriver à la SAQ en juillet.

Photos : SAQ

 

Le Querciantica Lacrima di Morro d’Alba DOC, du cépage du même nom (lacrima), a été le plus intriguant et surprenant pour moi durant cette dégustation. Son bouquet, incroyablement aromatique et floral, est incomparable, rappelant un bouquet de roses, auquel s’ajoute la violette. Tout aussi floral en bouche, il est frais, gouleyant et… unique, tout simplement! Il est disponible en importation privée auprès de Montalvin (19,95$).

Le Velenosi Il Brecciarolo Rosso Piceno Superiore 2017 (code SAQ 10542647 | 14,60$) est le premier rouge qu’a produit la maison. Encore aujourd’hui, il est leur meilleur vendeur. Avec sa robe rubis aux reflets grenat, il dégage un bouquet intense et vanillé. En bouche, il est corsé tout en étant très facile à boire, avec des notes épicées tirant sur le cuir. Aussi disponible en magnum à seulement 24,85$ (code SAQ 11164297).

Pour terminer, je vous présente le Roggio del Filare 2016, un rosso piceno DOC supérieur (code SAQ 10268326 | 32$). Fait de montepulciano (70%) et de sangiovese (30%), ce produit a contribué à faire connaître non seulement la maison Velenosi mais aussi la région des Marches. Il s’est tranquillement hissé dans les palmarès des vins italiens. La bouteille représente un rayon de soleil. Encore tout jeune, il se conservera 10 et même 15 ans en cave. En attendant, il est déjà intense et raffiné, avec une bouche ample et bien équilibrée.

Le grand champion de la maison Velenosi, qui rivalise avec des vins exceptionnels comme le Tignanello. Courez en faire une réserve pour votre cave!

Bonne dégustation!

Mariève