Je pensais avoir à peu près tout lu sur perdre du poids. Sérieusement, je sais que c’est impossible, mais j’en ai lu beaucoup, des ouvrages d’experts qui écrivent sur le sujet de l’alimentation santé, comme le Dr Mark Hyman, le Dr Daniel Amen et, du côté québécois, la Dre Jacqueline Lagacé et le Dr Richard Béliveau.

The Whole Person Integrative Eating de Deborah Kesten et Larry Scherwitz a quand même réussi à me surprendre et à me faire réfléchir à ma relation à la nourriture. Des formules toutes simples comme « calories consommés vs calories dépensées », vous n’en trouverez pas dans cet ouvrage intelligent et solidement ancré à la fois dans la médecine moderne ET dans les médecines traditionnelles millénaires plus holistiques.

livre Whole Person Integrative Eating Kesten

Les bases du Whole Person Integrative Eating

Perdre du poids et en reprendre : des années à faire le yo-yo

J’essaie depuis des années de stabiliser mon poids, sans grand succès je dois avouer. J’ai fait des diètes (Weight Watchers, trois fois ou est-ce quatre?) et j’ai vu des nutrionnistes. J’ai parfois fait du sport en fou (taekwondo cinq fois par semaine), parfois modérément, parfois pas du tout.

Plusieurs fois j’ai perdu des 30-40 lbs; chaque fois je les ai reprises et souvent avec un petit bonus. Bref, une belle vie de yo-yo avec mes kilos! Je me considère quand même en santé, je mange très bien et je suis (relativement) bien dans ma peau. Mais j’aimerais être à un niveau disons plus optimal de santé et de bien-être.

Au fil de ces expériences, je me suis sentie supportée par des auteures comme Kris Carr (♥), encouragée par des documentaires comme Hungry for Change (le trailer me donne toujours des frissons!) et comprise par des experts comme Bernard Lavallée, aka le nutrionniste urbain, dont les sites web sont remplis de ressources que je vous invite à découvrir. J’ai aussi apprécié tous les ouvrages des auteurs mentionnés en introduction.

Quand je suis tombée sur Whole Person Integrative Eating. A Breakthrough Dietary Lifestyle to Treat the Root Causes of Overeating, Overweight, and Obesity, j’ai eu envie de le lire. En fait, cette brève vidéo de l’auteure, Deborah Kesten, avait piqué mon intérêt.

Remonter à la source du problème pour perdre du poids

En gros, dit-elle, environ 50% des Américains sont à la diète en tout temps et 70% sont en surpoids ou obèses. Je ne sais pas si la situation est moins pire au Canada, mais j’en doute. Ensuite, elle insiste sur le fait que les diètes ne fonctionnent pas, du moins pas à longs termes. La vieille mentalité des calories consommées et calories dépensées est OUT. Clairement, si ça fonctionnait de façon durable, on verrait des résultats plus probants et le taux de reprise du poids après un régime n’oscillerait pas autour des 85%.

Le problème a mille fois été souligné : ce sont plutôt les habitudes qu’il faut changer. Plus facile à dire qu’à faire et encore plus difficile à maintenir, quand on ne comprend pas vraiment ce qui se passe. En effet, pour que ces changements soient durables, il est très utile de comprendre ce qui est à l’œuvre derrière l’acte de manger. Tout ceci ne se résume pas qu’à des facteurs physiques, mais aussi à des facteurs psychologiques, sociaux et même spirituels, ce dont on ne parle à peu près jamais.

Une diète qui a fonctionné pendant des milliers d’années

Ainsi, Kesten, l’auteure principale du livre, revient à l’ancienne définition du mot « diète », soit un mode d’alimentation et non pas un régime restrictif. Ce qui distingue cet ouvrage est de s’attarder aux racines mêmes du problème alimentaire, plutôt qu’une approche prescriptive (manger ceci et pas cela). Les solutions qu’elle nous propose dépassent largement la catégorie « choix des aliments », quoique celle-ci en fasse bien évidemment partie.

Pour elle et son mari, co-auteur de l’ouvrage, la chimie alimentaire (additifs, sucres et farines raffinés, etc.) est à blâmer plus que les calories. La nourriture conçue en laboratoire, le fast-food et les produits transformés nous auraient fait nous éloigner d’un mode alimentaire tout en simplicité, basé principalement sur les plantes : fruits et légumes, graines et noix, légumineuses, céréales complètes et, finalement, viandes et produits animaliers en petites quantités.

Considérant cela, ils nous invitent à choisir de la nourriture fraîche et non transformée. Ce discours est déjà bien présent chez plusieurs auteurs évoqués jusqu’à maintenant. Là où j’ai trouvé que l’ouvrage se distinguait des précédents, c’est au niveau des autres solutions suggérées, que je vous résume ici.

Mindfulness / pleine conscience : une « vieille » nouvelle méthode

The Whole Person Integrative Eating ou WPIE est une façon de manger bien ancrée dans la science, mais pas seulement dans la science. Tout au long de l’ouvrage, l’accent est mis sur le mindfulness ou « pleine conscience ». Trop souvent, nous mangeons sans être conscient du processus. Avons-nous faim? Avons-nous assez mangé? Mais ça ne s’arrête pas là. Il s’agit aussi de prendre conscience des sentiments qui nous habitent lorsque l’on mange, avant, pendant et après les repas.

Une des données qui m’a surprise mais convaincue est la suivante : leurs travaux de recherche ont montré que ce que l’on mange serait moins important encore que la façon dont on mange (le how), incluant nos états d’âme. Manger lorsque l’on est anxieux, triste ou fâché créerait toute une série de réactions en chaîne au niveau physiologique (productions d’hormones, par exemple) qui pourrait jouer contre notre digestion et en faveur de la prise de poids.

Cette pleine conscience va aussi de paire avec l’aspect spirituel de l’alimentation, pour reprendre les mots de l’auteure. Cet aspect se définit comme la capacité à être attentif, mais aussi à apprécier la nourriture, de ceux et celles qui l’ont produite jusqu’à la personne qui l’a préparé. Ce sentiment de gratitude pourrait aussi jouer de multiples fonctions dans notre façon d’absorber les nutriments. Étonnant, je sais, mais encore une fois, les recherches et références fournies sont convaincantes et solides.

Quel est votre style?

Kesten et Scherwitz ont aussi pris le temps de bien étudier les facteurs indicatifs d’une relation malsaine avec la nourriture. Ils identifient sept types de suralimentation très communs, qui peuvent tous mener à un surpoids et des problèmes de santé. Les voici :

  1. Manger ses émotions;
  2. Le fast-food;
  3. Trop s’en faire avec la nourriture;
  4. Manger en faisant autre chose;
  5. Ne pas prendre le temps de savourer;
  6. Manger dans une atmosphère ne favorisant pas l’appétit;
  7. Manger seul la plupart du temps.

Un test très détaillé, inclut dans les pages du livre, permet d’identifier ses styles d’alimentation. J’ai eu quelques surprises! J’aurais pensé que certains styles obtiendraient un score élevé alors que ce ne fût pas le cas et vice-versa.

Manger et être sur les réseaux sociaux en même temps : peut-être pas une bonne idée.

Le reste de l’ouvrage reprend un à un ces styles d’alimentation en les expliquant d’abord, en révélant les résultats de leurs recherches, puis en proposant des solutions concrètes, dont certaines sont très simples mais aussi très efficaces. Un exemple? Prendre quelques minutes pour relaxer avant de manger. Kesten propose même des gratitudes et une méditation guidée à faire avant le repas. Un peu sceptique, j’ai essayé et je dois dire que j’ai été ravie. Trop souvent, on mange rapidement sans être « prêt », si je puis dire. Finalement, des recettes sont aussi fournies à la fin de l’ouvrage pour nous inspirer à bien manger.

À mettre sur votre liste de lecture si le sujet vous touche

Je n’ai pas l’ambition de dénicher LE livre parfait qui changerait ma vie en termes de gestion de poids ou d’un style de diète en particulier. Je cherche plutôt à me laisser inspirer par les dernières recherches disponibles et par des solutions raisonnables.

C’est exactement ce que m’a offert cet ouvrage. Il m’a surprise et inspirée. J’en ai trouvé la lecture facile, malgré quelques répétitions et un style parfois académique. Il est quand même bien vulgarisé et les auteurs, qui ciblent un large public, réussissent à demeurer clair et précis.

Comprendre les processus physiques, sociaux, psychologiques et même spirituels qui se cachent derrière l’alimentation est une excellente façon de mieux saisir l’ampleur de l’action de manger. Ainsi, il devient possible de faire de meilleurs choix en toute conscience.

Alors, prêts à essayer de mettre l’accent sur le comment on mange plutôt qu’uniquement sur les calories? Moi oui! Bonne lecture et bon cheminement dans cette aventure!

Mariève
xx

Deborah Kesten et Larry Scherwitz, Whole Person Integrative Eating. A Breakthrough Dietary Lifestyle to Treat the Root Causes of Overeating, Overweight, and Obesity, White River Press, 2020, 288 p.
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