Je ne suis pas végétarienne. Je suis plutôt flexitarienne, s’il fallait absolument m’inscrire dans quelque chose. Je parle beaucoup de bouffe végé parce que j’en mange très souvent (peut-être 60% à 75% du temps) et parce que c’est bon pour la planète. Par contre, je ne m’y limite pas et je mange aussi de la viande locale. Je n’achète pas souvent de viandes à l’épicerie car j’essaie d’éviter ce qui est produit de façon industrielle. C’est une façon de faire que je dénonce vivement. Les animaux ne sont pas des choses.

Ma philosophie alimentaire demeure que le vivant mange le vivant, animal ou végétal. Mais cela doit se faire dans le respect, l’appréciation et la modération. Ça veut dire, pour moi, d’éviter le gaspillage, de ne prendre que ce que l’on va manger, de limiter sa consommation de viande et surtout de savoir d’où proviennent nos aliments et comment ils ont été produits. C’est mon système; il est flexible, je le considère éthique et il me permet de profiter de la gastronomie locale.

Mon frigo

La viande que je consomme provient en grande partie de la chasse. Chaque année, mon père (qui a 78 ans, quand même) tue un orignal ou un chevreuil et parfois d’autres espèces, comme un ours. Il aime bien dire qu’il nourrit sa famille. Ma grande sœur aussi chasse, mais pas moi.

Nous avons aussi nos propres poules qui nous fournissent des œufs presqu’à l’année. Nous leur avons d’ailleurs construit un poulailler d’hiver le mois dernier, que mon ami Patrick a baptisé le « Poule Nord ». C’est vraiment le meilleur pour trouver des noms farfelus à nos projets.

Mon papa chasseur aime bien nos poules. En 2019, nous avions des poules rousses, que nous avons données à l’hiver. Cette année, nos poules blanches auront droit à leur poulailler hivernal, baptisé le « Poule Nord »!

Les poissons et fruits de mer font aussi partie intégrante de ma diète. Mon père nous rapporte parfois du brochet et du doré de la Tuque, ce que j’adore. À l’occasion, ma cousine m’offre aussi des truites et de l’omble de l’Arctique de Kuujjuaq. En fait, elle m’en apporte chaque fois qu’elle descend dans le « Sud » (merci ma cousine). J’avoue finalement ne pas pouvoir me passer de saumon, idéalement sauvage, et de fruits de mer. J’essaie d’acheter des crevettes nordiques du Québec ou d’autres produits issus de la pêche durable.

Des sources plus écoresponsables que d’autres

Finalement, quand j’achète de la viande, je choisis des producteurs locaux qui prennent soin de leurs animaux et qui travaillent à petite échelle. Dans ma région natale, le Centre-du-Québec, la Balade gourmande est un événement annuel qui nous permet de découvrir les producteurs régionaux, de visiter leurs fermes, de voir où vivent les animaux et de poser nos questions, en plus de faire nos provisions. Malheureusement, elle a été annulée cette année à cause de la pandémie.

Quoiqu’il en soit, je n’ai pas besoin de toujours acheter directement chez le producteur. Au contraire, je crois qu’il faut aussi encourager les épiceries à nous offrir de meilleures options que les viandes produites de façon industrielle, à la chaîne. Encore fois, il faut idéalement s’informer, car certaines entreprises sont plus écoresponsables que d’autres. Ce qui est local n’est pas nécessairement écoresponsables. C’est pourquoi les circuits gourmands m’enchantent! Peut-être s’en fait-il aussi dans votre région.

Boîte Just Meat It viande locale

(Photo : Just Meat It)

Just Meat It : une entreprise beauceronne qui aide l’économie locale

Avec la Covid-19, mon retour à Montréal depuis trois semaines (après avoir passé six mois dans les bois) et l’hiver qui s’installe, je suis à l’affût d’options pour me faire livrer l’épicerie chez moi. J’étais donc contente de pouvoir découvrir Just Meat It et d’essayer les échantillons reçus.

Kevin Bisson, originaire de la Beauce, a eu cette idée d’une boîte de viandes et de fruits de mer livrée à la maison, un peu comme les prêt-à-manger le font. L’entreprise, toute jeune, a été lancée en mars 2020, alors même que la pandémie était déclarée. Aider l’économie locale et s’assurer de la survie des fermes voisines ont fait partie des motivations premières derrière cette initiative. Il n’y a pas à dire, certaines personnes ont su relever leurs manches pour se réinventer pendant cette période difficile et tellement particulière.

De la ferme à la table

Toutes les viandes de Just Meat It contient proviennent de petites fermes locales. Les produits de la mer pour leur part viennent de pêches responsables. Les entreprises participantes s’engagent à élever et nourrir leurs animaux sans produits chimiques et dans le respect. Cerf rouge québécois, wapiti, bison, bœuf Wagyu, sanglier, autruche, saumon du Nouveau-Brunswick et homard font partie du projet qui s’inscrit dans le mouvement de la ferme à la table, un concept qui m’interpelle beaucoup.

Boîte Just Meat It viande locale  
(Source : Page Facebook de Just Meat It, @justmeatit.ca)

Sur sa page Facebook, Just Meat It nous présente les producteurs Martine et Alain de la Ferme Wapiti Saint-Raymond. Le cheptel est non vacciné et compte 110 wapitis répartis dans plusieurs vastes enclos bien aménagés. De plus, la ferme est ouverte aux visites du public de juillet à septembre.

Le prix des boîtes varie de 200$ à 280$ selon les options choisies, ce qui inclut la livraison partout au Québec. On y retrouvera des pièces de grande qualité qu’on pourrait trouver, peut-être, chez un bon boucher, mais pas à l’épicerie. Toutes les viandes arrivent congelées et emballées sous vide, ce qui prolonge leur durée de conservation. La livraison s’effectue les mardis et jeudis. Il est possible de passer une commande jusqu’à une journée avant la livraison, soit les lundis et mercredis pour une livraison la journée suivante. Impressionnant!

Pour découvrir l’offre, vous pouvez suivre ce lien : Boites-just-meat-it 2.pdf – Google Drive et/ou les contacter par courriel à [email protected].

Bonnes découvertes!

(Photo de la page couverture : Just Meat It)