J’ai découvert Clothes & Roads lorsque je faisais des recherches sur des leggings écoresponsables fabriqués au Québec (voir mon article en cliquant ici). D’abord charmée par leur première collection « Simplement minimaliste », j’ai ensuite fait connaissance avec leur deuxième ajout : « Les dessous ». Voici l’histoire de ces charmants sous-vêtements pensés pour le bien de la planète et de ses habitants.

Retour de voyage

sous-vêtements écoresponsables faits au Québec, Clothes and Roads

Par une belle journée ensoleillée, cet été, j’ai reçu Marie-Ève Bournival-Paré chez moi, dans Rosemont, pour une entrevue. C’est une jeune femme pétillante, souriante et extra sympathique qui s’est pointée chez moi, le sac à dos rempli d’échantillons de culottes.

Avec un petit verre de vin à la main, nous avons discuté de sa compagnie, de ses débuts. L’idée a germé alors qu’elle revenait d’un voyage en Californie. Auparavant éducatrice en garderie, elle a alors décidé de devenir entrepreneure; elle ferait des vêtements écoresponsbales pour le voyage. C’est vrai qu’elle savait déjà coudre; étudiante, elle avait appris à se servir de la machine à sa mère pour réparer ses vêtements, question d’économiser des sous.

Clothes and Roads, sous-vêtements écoresponsables faits au Québec

Photo : Instagram (@clothesandroads)

Habituée aux voyages en sac-à-dos, Marie-Ève a voulu créer des vêtements intemporels et pratiques pour les aventurières. Mais là n’est pas sa seule motivation. Consciente des conséquences désastreuses de la fast fashion et de la surconsommation sur l’environnement et sur les gens, elle choisit un style minimaliste et indémodable. Elle savait déjà qu’elle voulait utiliser du bambou, un tissu pour lequel elle avait craqué quelque temps auparavant.

Bambou : une ressource intéressante 

Pour avoir discuté avec plusieurs entrepreneures dans les dernières années, j’ai bien compris que le monde du textile est tout sauf simple. Pas facile de créer le produit parfait. Fibres, tissus, élastiques, fils et autres détails demandent tous plusieurs étapes pour être fabriqués, transportés, puis assemblés en vêtements. Certains de ces éléments ne sont tout simplement pas disponibles en Amérique du Nord. Côté tissu, Marie-ève a finalement opté pour la rayonne (ou viscose) de bambou et ce pour de multiples raisons : confort, douceur, accessibilité et qualités environnementales.

La fibre de bambou est apparue au 20e siècle, d’abord brevetée par des compagnies chinoises (Waite 2009). Il s’agit d’une fibre obtenue à partir d’une ressource renouvelable. En effet, une forêt de bambou se régénère en 3 à 5 ans, contrairement à 60 ans pour une forêt de feuillus (Nayak et Mishra, 2016). Le bambou est une plante résistante qui ne demande habituellement ni pesticides, engrais ou irrigation. La plante elle-même est donc généralement biologique (Rathod et Kolhatar 2014). Alors qu’il existe plus de 1500 espèces de bambou, seulement une cinquantaine sont commercialisées, notamment pour créer du textile (Nayak et Mishra 2016). Au niveau de la ressource, il s’agit donc d’une option écoresponsable très intéressante.

Clothes and Roads sous-vêtements écoresponsables faits au Québec en bambou

Encore du travail à faire…

Toutefois, au niveau de la production des tissus, le bambou s’est parfois attiré mauvaise presse dans les dernières années. C’est qu’il existe deux sortes de procédés distincts : mécanique ou chimique. La grande majorité des tissus de bambou actuellement disponibles sont issus d’un procédé chimique, celui par lequel la viscose est créée (Nayak et Mishra 2016). Cette méthode relâche malheureusement des polluants dans l’air et dans l’eau. Ceci étant dit, différentes techniques de production existent, dont certaines qui ne libèrent pas de sous-produits polluants (comme le Lyocell et le Litrax). Qui plus est, de nouvelles technologies prometteuses se profilent à l’horizon. De mon côté, je crois que le potentiel de la ressource est là et que ce n’est qu’une question de temps avant qu’un procédé aussi économique qu’environnemental ne soit adapté à grande échelle.

Tout considéré, même si le bambou n’est pas l’option parfaite à cause de sa transformation en fibre, il reste une option très intéressante d’un point de vue écoresponsable. Outre les deux grands avantages déjà mentionnés (ressource renouvelable qui se regénère rapidement et cultivation biologique), notons aussi que la fibre est biodégradable, contrairement aux fibres synthétiques.

Des collections faites pour durer

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Photo : Instagram (@clothesandroads). La nouvelle couleur prune, maintenant disponible.

L’une des caractéristiques des collections proposées par Clothes & Roads est leur intemporalité. C’est un statement, une prise de position contre la mode éphémère qui nous dicte de changer notre garde-robe tous les 3-4 mois. En créant des basiques, Marie-Ève Bournival a voulu s’opposer à la surconsommation.

En fait, chacune des pièces offertes par la compagnie, qu’il s’agisse du t-shirt, legging, camisole ou culotte, respecte les valeurs de son instigatrice : minimalisme, écoresponsabilité, esprit d’aventure, polyvalence et zéro déchet. Et plutôt que de créer de nouvelles collections chaque saison, Marie-Ève préfère agrandir celles qui existent déjà en y ajoutant, par exemple, quelques couleurs. Ceci étant dit, elle nous réserve aussi de nouvelles surprises à venir!

Fait local

Finalement, un autre trait distinct de la compagnie est la fabrication locale. Tous les vêtements sont confectionnés dans la région de Montréal, par des gens payés un salaire équitable. Bien sûr, cela augmente les prix. Mais lorsqu’on paye un t-shirt 5$, quelqu’un d’autre a payé pour nous, habituellement les travailleurs en bas de l’échelle qui s’échinent à journée longue sur des machines à coudre.

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En d’autres mots, si l’équité est importante pour vous, et si bien sûr vous pouvez vous le permettre, acheter local est une bonne façon de s’assurer que vos vêtements reflètent vos valeurs. D’ailleurs, Marie-Ève est fière de supporter le mouvement Who Made my Clothes? qui nous encourage toutes à poser des questions aux compagnies de vêtements.

Douceur et simplicité

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Pour ma part, j’ai fait l’essai des trois modèles de culottes. J’ADORE le modèle « bikini bohème », que j’ai choisi en gris et noir. Honnêtement, j’en porterai des comme ça tous les jours! Elle me plaît particulièrement à cause de sa douceur, mais aussi à cause de la coupe, à mi-chemin entre la garçonne (en avant) et le tanga. Elle est bien cheeky, mais juste ce qu’il faut, même dans la grandeur L!

Le boxer globe-trotter est aussi très confortable et pratique, surtout quand on ne veut pas que nos sous-vêtements paraissent. Il tient bien en place et la coupe est géniale : pas de couture qui passe là où il ne faut pas!

Clothes and Roads, sous-vêtements écoresponsables faits au Québec

Quant au tanga gipsy, il s’oublie complètement. En revanche, ce modèle est fait un peu plus petit; je vous recommande une taille au-dessus de ce que vous portez normalement. Les trois modèles viennent maintenant en prune, un ajout tout récent.


Tissu doux qui supporte bien les lavages (eau froide, pas de sécheuse, même s’il les sous-vêtements ont été prérétrécis), élastique confortable, belles coupes, couleurs indémodables (blanc, noir, gris et prune) : chaque culotte a tout ce qu’il faut pour devenir un de vos chouchous et pour le rester!

Vous pouvez les commander en ligne directement sur le site de Clothes & Roads ou encore les trouver dans la boutique Signé Local au Dix30. Et pour celles en région, vous pouvez consulter la page https://clothesandroads.com/pages/point-of-sale.

Clothes & Roads
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Références :

Nayak et P. Mishra (2016). « Prospect of bamboo as a renewable textile fiber, historical overview, labeling, controversies and regulation », Fashion and Textile, 3(2), 23 p. Disponible en accès libre.

Rhatod et A.Kolhatar (2014). « Analysis of physical characteristics of bamboo fabrics », International Journal of Research in Engineering and Technology, 3(8), p. 21-25.

Waite (2009). « Sustainable textile: the role of bamboo and a comparison of bamboo textile properties », Journal of Textiles, and Apparel Technology and Management, 6(2), p. 1-21.