Mon après-midi avec les abeilles

Cette année, il y a du nouveau à la cabane à sucre. Mon ami Alexis, avec qui j’ai fait de la radio à l’émission Montréal par la racine, CIBL 101,5, de 2013 à 2015, nous a demandé s’il pouvait mettre quelques ruches (et quelques milliers d’abeilles) dans nos champs. C’est avec joie que nous avons acquiescé.

Les abeilles en 2018

On le sait, les abeilles ne vont pas si bien. Plusieurs colonies s’écroulent, atteintes de maladies diverses, reliées notamment aux néonicotinoïdes, mais aussi aux changements de climat et autres causes encore mal comprises. Les abeilles domestiques tout comme les abeilles sauvages seraient touchées. Je vous invite à lire cet article de David Suzuki pour plus de détails et références.

Le miel et la cire : de multiples usages

Du côté de la consommation, le miel est un aliment incroyable qui n’arrête pas de me fasciner. J’utilise surtout du sirop d’érable comme sucre chez moi, mais je ne voudrais pas me passer de miel pour autant. Je m’en sers notamment comme sirop contre la toux, une utilisation recommandée même par ceux qui critiquent les produits naturels.

Quant à la cire, je la découvre à peine, mais les usages possibles, outre les classiques chandelles, sont accessibles et constituent de beaux projets pour les jours de pluie. Baume à lèvres et pellicule pour emballer les aliments n’en sont que deux exemples.

Le miel de la communauté

Considérant tout cela, nous étions ravis de recevoir les six ruches d’Alexis chez nous. Ce n’est pas la première fois qu’un apiculteur dépose ses abeilles dans ces champs, mais l’expérience précédente s’était avérée plutôt froide. Aucun contact avec l’apiculteur, ni avec les abeilles, aucun partage d’information, pas de miel non plus. Un matin les ruches étaient là, quelques semaines plus tard elles étaient disparues.

Cette fois, tout est différent, pour mon plus grand bonheur! La philosophie d’Alexis est bien représentée par le joli nom qu’il a donné à son miel et à sa future miellerie : le Miel de la communauté. Cette communauté est composée d’abord et avant tout des abeilles, bien entendu, mais aussi des fleurs qu’elles butinent et de l’apiculteur qui prend soin lui aussi des ruches et qui récolte le miel. Et cette fois-ci, contrairement à la première, moi-même je me suis sentie partie prenante de cette communauté en pouvant participer à un après-midi dans la vie d’un apiculteur et des abeilles.

Voir les abeilles de près

Pour commencer, j’ai enfilé la combinaison toute neuve qu’Alexis avait apporté pour les curieux, qu’il comptait bien transformer en assistants! C’est sans hésiter que j’ai dit oui à sa proposition de l’accompagner – j’ai toujours été curieuse de découvrir ce qui se passait dans une ruche et en quoi le travail de l’apiculteur consistait.

Une fois dans la combinaison, je me sentais à toute épreuve et je n’ai ressentie aucune nervosité. J’ai regardé Alexis ouvrir chaque ruche avec soin pour observer les rayons, évaluer la santé des abeilles et vérifier si la reine était bien présente. Si les abeilles peuvent parfois s’affoler un peu, je les ai trouvées généralement très douces. Quand même, le bourdonnement qui émane des ruches peut être très impressionnant, surtout si par mégarde on cogne quelque chose sur les murs de leur demeure. J’ai appris plein de choses, notamment que seules les femelles pouvaient piquer.

Puis, le travail a commencé, même si je dois avouer que mes tâches étaient légères! Elles consistaient principalement à passer des hausses et des grilles à Alexis, qui ajoutait un étage supplémentaire aux ruches. De cette façon, l’espace grandit en même temps que la colonie, ce qui évite notamment l’essaimage. J’ai aussi pu tenir quelques rayons dans mes mains et à ma grande surprise je n’ai même pas senti le besoin de mettre des gants!

Bien sûr, J’en ai aussi profité pour prendre plein de photos! C’est plutôt photogénique, le travail d’apiculteur, dans les champs fleuris.

Une expérience à suivre

J’ai adoré cette première journée avec la communauté. Avoir un apiculteur sur ses terres, c’est très bien, mais avoir un apiculteur qui nous inclut dans son travail, c’est merveilleux! Je vais continuer de suivre toutes les étapes du processus de production du miel, au fil de l’été.

À la fin, je serai heureuse d’avoir un pot de miel créé à quelques mètres de chez moi! Difficile de faire plus local! Je le mentionne en passant : plusieurs compagnies, même québécoises, mélangent leur miel du Québec avec du miel importé d’Asie. Ainsi, acheter du miel d’une compagnie d’ici ne garantit pas la provenance locale. Lisez les étiquettes! Et mieux vaut savoir, comme toujours, la personne de qui on achète et son histoire.

Merci à Alexis d’avoir pris le temps de partager avec moi une partie de son savoir.