Si j’avais su tous les avantages qu’avoir un blogue m’apporterait en tant qu’étudiante au doctorat, j’aurais commencé plus tôt! En fait, pendant plusieurs années, je me suis impliquée ici et là : j’ai écrit sur pour des magazines (Gastronomie, Weekend.ca), pour des revues académiques (The Goose. A Journal of Arts, Literature and Environment), pour des blogues (Montréal à votre service écologique, Par Josianne) et j’ai même fait de la radio sur l’agriculture urbaine pour Montréal par la racine CIBL 101,5. Toutes ces expériences ont été formatrices et enrichissantes, mais j’ai eu envie un beau matin de rassembler tous mes écrits dans un même projet : mon blogue Histoire de s’inspirer. L’idée est officiellement née alors que je pataugeais dans un spa avec ma sœur Josianne.

Ça fera bientôt un an. Depuis, déjà plusieurs milliers de visiteurs sont passés par mon blogue. Je me suis remise à l’écriture de ma thèse (oui, j’avais arrêté). Je devrais plutôt le formuler ainsi : j’ai repris goût à l’écriture. Et ce n’est là qu’un des nombreux avantages (et bonheur) d’avoir son propre blogue. Voici dix autres raisons pour lesquelles je crois que chaque étudiant.e devrait avoir le sien!

Chronique Ph.D. Pourquoi avoir son blogue au doctorat

1. Le meilleur truc pour écrire, c’est… d’écrire (souvent)!

Ça peut sembler évident, mais ce ne l’est pas autant que ça. Écrire pour un étudiant au doctorat devrait devenir une habitude ancrée dans le quotidien. C’est un peu comme faire du sport. Si on en fait juste une fois pas mois, c’est douloureux, on a des courbatures et on n’a pas trop envie d’en faire le lendemain. Au contraire, si on en fait 30 minutes par jour, on s’habitue tant le corps que l’esprit. Ça demande un effort quand même, mais c’est plus plaisant et de plus en plus naturel. Avoir un blogue permet de travailler ce « muscle » et de se garder en forme, côté écriture!

2. Se positionner dans son champ d’étude

Explorer son champ d’études et s’afficher en partageant ses connaissances permettent aux étudiant.es qui font de la recherche de se positionner comme expert.es dans leur domaine respectif. L’idée d’avoir un blogue qui porterait sur mes recherches m’a effleurée l’esprit pour la première fois après avoir entendu une présentation de Chris Buddle, professeur d’entomologie à l’Université McGill, sur le sujet.

Son blogue, Arthropod Ecology (attention si vous cliquez sur le lien – c’est un blogue sur les araignées!) a déjà attiré plus d’un demi-million de visiteurs depuis sa création. Lors de cette présentation, il nous a expliqué comment il venait tout juste de se faire inviter au Japon pour une conférence, toutes dépensées payées, après que des chercheurs aient visité son site web. En se mettant en évidence de la sorte en ligne, on peut rapidement devenir connu dans son domaine.

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3. Se tenir informé des dernières publications en faisant des comptes-rendus

J’ai dans mon blogue une section intitulée « Notes de lecture ». Cela me permet, voire me force, à lire les derniers ouvrages reliés à mon sujet d’études. En plus, bonus intéressant, je les reçois maintenant gratuitement en échange d’un compte-rendu. Je fais d’une pierre deux coups : moins de dépenses et plus de lectures. Qui plus est, j’aime que le format du blogue soit moins exigeant qu’une publication de compte-rendu dans une revue académique. Ça demande un peu moins de temps.

Un autre avantage de cette section est que je peux y ajouter d’autres comptes-rendus faits par le passé. Par exemple, j’ai été chroniqueuse radio pendant deux ans à Montréal par la racine (CIBL 101,5) où je faisais deux ou trois fois par mois une chronique littéraire. L’émission n’existe plus aujourd’hui, mais heureusement j’ai conservé une copie écrite de chacune de mes chroniques. J’en ai récemment adapté une pour le blogue : « Avoir une ferme autosuffisante au Québec : un rêve impossible? » À ma grande surprise, cet article est vite devenu un des plus populaires sur mon site. Comme quoi le blogue rejoint un bon public.

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4. Réseauter et collaborer

Avoir un blogue me permet de constamment rencontrer des nouvelles personnes dans le domaine de l’environnement. Par exemple, en avril, je serai présente en tant que média au Défilé des décousus de Certex qui réunira des éco-designers du Québec, ainsi qu’au Gala Reconnaissance en environnement et développement durable de la CREMTL qui récompense les meilleures initiatives de développement durable à Montréal dans la dernière année.

Chronique Ph.D. Pourquoi avoir son blogue au doctorat

Il est encore temps de vous procurer des billets pour l’événement Décousus de Certex.

De plus, avec internet, la distance n’est plus un obstacle pour réseauter à distance. Ainsi, je suis parfois en contact avec des blogueurs-chercheurs d’Europe, comme par exemple Pierre-Yves Touzot et son blogue Nature Writing et écopoétique.

5. Diffuser ses recherches (en accès libre)

« A lot more people visit the blog that would ever read my research papers. » (Chris Buddle, « Farewell Dear Blog »)

Un blogue académique, pour moi, c’est une façon de mettre un visage humain sur la recherche. Non seulement il est l’espace parfait pour rassembler ses publications, mais il constitue un moyen exceptionnel pour vulgariser la recherche que nous réalisons et la partager avec un plus grand public.

Les revues savantes sont définitivement importantes pour le monde académique, mais à quoi sert de faire toute cette recherche si c’est pour la conserver au sein des universités et de leurs outils? De plus, de récents articles, en particulier « Je ne publierai plus jamais dans une revue scientifique », m’ont fait réfléchir à ces revues et grands diffuseurs qui font de l’argent sur le dos des chercheurs non payés pour leur travail. C’est pourquoi je privilégie maintenant la recherche en accès libre. Et pour moi, un blogue contribue à permettre à tous de profiter d’un savoir utile à la société.

6. Se monter un portfolio créatif en ligne

Chronique Ph.D. Pourquoi avoir son blogue au doctorat

Un blogue, c’est aussi un espace qui facilite et encourage l’expression créative. On peut s’amuser avec les couleurs, les thèmes, les écritures, les sous-titres, etc. C’est aussi l’occasion de faire ses propres photos, si on aime cela, ainsi que ses montages. Les téléphones intelligents nous rendent la vie facile de ce côté.

De plus, un blogue peut devenir l’espace parfait pour montrer ses talents, qu’il s’agisse d’écriture, de photographie ou de tout autre art visuel. Par exemple, il y a quelques années, alors que j’étais VP externe à l’Association étudiantes des cycles supérieurs à l’Université McGill, mon équipe et moi cherchions à engager une coordonnatrice à la durabilité. Nous avons finalement craqué pour celle qui avait un blogue, précisément pour cette raison. Pour nous, cela démontrait de belles qualités : créativité, communication, esprit d’initiative, etc.

7. Offrir ses services

De la même façon, qui dit portfolio dit aussi potentiel pour des emplois et de contrats. Le blogue est l’espace parfait pour afficher ses services ou produits à vendre. Du côté académique, bien sûr, il peut s’agir d’offrir des conférences ou encore de services comme du tutorat, de la révision ou de la traduction. Sinon, il peut s’agir de services de consultations, d’organisations ou autre. Peu importe son talent, c’est l’occasion pour l’étudiant-chercheur d’obtenir quelques contrats supplémentaires.

On peut également avoir une boutique sur son blogue dans laquelle vendre ses publications (un livre par exemple) en format papier ou en format numérique. Les possibilités sont infinies!

8. Écrire pour le plaisir

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Personnellement, mon blogue me réconcilie avec l’écriture. Rédiger une thèse, c’est quand même assez « sérieux » et même parfois technique. Avec le blogue, au contraire, tout est plus léger : je choisis mes sujets et je peux m’amuser autant que je le veux.

Ainsi, sur mon blogue, je me suis davantage concentré sur le green lifestyle que sur mes recherches académiques, mais cela me permet quand même d’explorer des sujets connexes à ma thèse. De plus, cela me donne l’occasion de tester des produits et de pouvoir en parler par la suite si je veux les conseiller à mes lecteurs et lectrices. Offrir des options écoresponsables et informer les gens sont deux tâches qui me permettent de partager mon enthousiasme pour les compagnies qui participent à changer les normes.

9. Explorer de nouveaux sujets

Mes lectrices me posent souvent d’excellentes questions. J’en ai reçu quelques-unes dernièrement qui ont nécessité des recherches. J’apprends beaucoup de cela. C’est comme cela par exemple que j’en suis venue à rédiger cet article sur les vêtements usés qui a d’ailleurs été très populaire.

Être un expert dans un domaine ne signifie qu’on connaît tout ce qui s’y rattache, évidemment. Surtout pas dans un domaine comme l’environnement! Mais, en tant que doctorante, faire de la recherche fait partie de mes expertises; aussi bien mettre ce talent à contribution pour explorer de nouveaux sujets.

Chronique Ph.D. Pourquoi avoir son blogue au doctorat

10. Pratiquer et faire pratiquer son esprit d’analyse critique

On va se le dire : tous les blogues ne sont pas toujours très rigoureux dans leur recherche (ou leur répétition) d’information. Un blogue académique jouit par contre d’un capital de crédibilité auquel il faut faire honneur. On se doit donc d’exercer son esprit critique et de creuser plus loin si on doit valider une information.

Ça peut parfois être décevant. Par exemple, un produit que je pensais écoresponsable ne l’est pas autant que je l’aurais souhaité. Quelque chose de prometteur est finalement moins utile que prévu. Mais l’important, selon moi, n’est pas de présenter seulement ce qui parfait, mais bien d’inciter les gens à se poser des questions avant de consommer et de faire des choix. Si je peux contribuer à cela avec mon blogue, en plus de faire connaître des initiatives inspirantes, je serai déjà heureuse!

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Vous suivez des blogues académiques? Je veux savoir lesquels! Au plaisir de vous lire!