Que vous soyez au baccalauréat ou au doctorat, écrire des essais académiques est souvent, voire toujours un défi de taille. Voici trois ouvrages (en anglais) qui m’ont beaucoup aidée à rédiger ma thèse et de nombreux articles dans les dernières années. Vous y trouverez de précieux conseils et des techniques très faciles à appliquer.

  1. Making Sense. A Student’s Guide to Research and Writing, de Margot Northey et David B. Knight (3e édition, 2007)

 Cet ouvrage fait partie d’une série qui couvre plusieurs disciplines : sciences techniques et ingénierie, psychologie et sciences de la vie, sciences sociales, etc. Ma copie se concentre sur la géographie et les sciences environnementales, mais elle m’a utile dans plusieurs disciplines. Ce guide, qui s’adresse davantage aux étudiants de premier cycle, a néanmoins été utile à bien des étudiants au doctorat à qui je l’ai recommandé, particulièrement aux étudiants en études multidisciplinaires qui doivent occasionnellement écrire dans d’autres genres que ceux auxquels ils sont habitués.

Vous y trouverez entre autres des stratégies intéressantes pour lire et prendre des notes, mais surtout pour écrire dans différents genres, incluant le compte-rendu, l’essai, le rapport de laboratoire et la thèse. Pour chaque type de texte, on vous propose des modèles de plans et un ensemble de questions à se poser. En prime, des chapitres vous donnent des trucs sur les façons d’utiliser les aides visuelles, les citations, etc. Un outil très utile à avoir sous la main.

  1. How to Write a Lot. A Practical Guide to Productive Academic Writing, de Paul J. Silvia, Ph.D en psychologie (2007)

 Ce livre, suggéré par l’une de mes directrices de thèse, Stéphanie Posthumus (merci encore!) est probablement l’ouvrage qui m’a été le plus utile dans en rédaction. Très court (150 pages), il se lit vite et bien. Il contient tout ce qu’il faut pour arrêter de vous donner des excuses pour ne pas écrire et vous remettre à la rédaction.

J’ai souvent ri à voix haute en le parcourant. J’avais l’impression que l’auteur, un psychologue, lisait dans mes pensées. Dr. Silvia se penche entre autres sur les obstacles imaginaires (« specious barriers ») que l’on s’invente pour ne pas écrire. Dans un ton léger et humoristique, il nous révèle en quoi ces « obstacles » sont davantage des excuses déguisées en raisons, avec parfois des études à l’appui. Sur les quatre obstacles présentés, soit le manque de temps, le besoin d’analyser davantage, l’équipement et l’inspiration, j’en ai moi-même utilisés… quatre! Je me reconnaissais dans chaque histoire et quelque chose me dit que vous vous reconnaîtrez aussi! Une fois écartée ces obstacles imaginaires, l’auteur poursuit en vous donnant de précieux conseils pour vous motiver, ainsi que LA meilleure stratégie à adopter pour tout étudiant désirant écrire : un horaire d’écriture.

Originalement publié en 2007, l’ouvrage en était à sa 7e réimpression quand je l’ai acheté en 2014. Sa popularité ne semble pas dérougir et pour cause : il devrait être sur les tablettes de tous les étudiants aux cycles supérieurs et ce peu importe le domaine d’études.

  1. They Say/I Say. The Moves That Matter in Academic Writing, de Gerald Graff et Cathy Birkenstein (3e édition, 2014)

 Cet ouvrage capital devrait aussi, je pense, faire partie de la bibliothèque de tout étudiant aux cycles supérieurs. Aucun livre ne m’a autant ouvert les yeux sur la place que nous prenons – ou non – dans nos textes comme auteur. Trouver sa voix dans le monde académique n’est pas une mince affaire. Tout au long du baccalauréat, et même à la maîtrise, on encourage souvent la simple transmission de l’information plutôt que la production du savoir. Quand l’étudiant arrive au doctorat, il est tellement habitué à s’effacer derrière les connaissances des autres qu’il n’a jamais appris à se positionner dans ses textes.

Dans They Say/ISay, les auteurs non seulement vous apprennent à différencier votre voix de celles des autres chercheurs, mais ils le font en vous permettant de dialoguer avec ces autres voix. Une première partie, « They Say » vous donne des outils pour exprimer de façon concise ce qui s’est déjà écrit sur un sujet. La deuxième partie, « I Say », vous outille pour vous positionner devant ces multiples voix. La troisième partie de l’ouvrage vous donne des trucs pour arrimer entre elles toutes ces voix, alors que la quatrième et dernière section se concentre sur différents contextes académiques : discussions en ligne ou en classe, champs d’études plus spécifiques, tels la littérature ou les sciences.

Le plus beau à propos de ce livre est qu’il vous fournit des modèles de phrases à utiliser dans vos propres textes. Ils sont en anglais, mais faciles à adapter en français. Disséminés tout au long des dix-sept chapitres, ils sont aussi réunis à la fin de l’ouvrage dans un index ultra pratique, avec des catégories telles que « introduire des citations » ou encore « être en désaccord, avec des raisons particulières » ou « être en accord, avec une différence ». Sous chaque catégorie, un ensemble de phrases vous est suggéré. Par exemple : « Même si je suis en désaccord avec une grande partie de ce que X suggère, je suis pleinement en accord avec sa conclusion finale, que _________. »). Les auteurs nous invitent à les utiliser sans gêne et à se les approprier. Un outil dont vous ne pourrez plus vous passer.

Voilà! J’espère que ces ouvrages pourront vous être utiles. Je vous invite à nous laisser vos suggestions si vous en avez : quels livres ou articles vous ont été le plus utiles pour écrire votre thèse ou vos essais à l’université?

En attendant plus de suggestions, bonne rédaction!